cf4 (Auteur du topic), Posté le: Lun 16 Avr 2007, 10:00 Sujet du message: BSG : la saison 3 a démarré sur SciFI !
BSG : la saison 3 a démarré sur SciFI !10441070
3x01 Occupation/Precipice
Ce lancement de saison magistral est captivant de bout en bout. Je
pourrais presque en rester là de crainte que mes commentaires ne se
transforment en feux d'artifice de superlatifs. Mais ça ne serait pas
faire honneur à ce récit sombre, dépressif, violent et merveilleusement
complexe que nous offre là Ronald D.Moore.
Je vais donc appronfondir mon propos en tentant de ne pas abuser de
trop d'adverbes. C'est une discipline très stricte que je m'impose là.
On sait que l'on a un petit bijou d'histoire quand cela fonctionne
aussi bien sur les deux niveaux de perception.
Quand on peut se faire l'avocat du diable, que l'on peut trouver aussi
bien matière à justifier qu'à condamner les actions d'absolument tous
les protagonistes, on sait alors qu'on vient d'assister à un récit
intellectuellement provoquant.
Quand on est à la fois rivé, concentré, tendu devant son écran dans
l'attente de la scène suivante, on sait alors que le récit nous touche
émotionnellement.
Retourner, ainsi, aussi bien le cerveau et les tripes de son audience,
c'est la marque d'une narration parfaite.
Je pense que rarement une reprise aura autant tenu les promesses de la
puissance du cliffhanger qui l'a précédée.
On ouvre sur une séquence montage musicale dont BSG a le secret qui
nous dévoile par petite touche tromboscopique les situations des
principaux protagonisques dans ce qui est le tout nouveau état initial
du récit.
Ca n'a plus rien à voir avec le BSG que l'on connaissait avant
l'élection de Baltar. Ca n'a d'ailleurs même plus grand chose à voir
avec la situation laissée après le "One Year Later" puisqu'ici on fait
encore un bond de 4 mois pour nous plonger dans le contexte où
l'insurrection s'est organisée face à l'occupation cylon.
Le récit est complexe, je disais. Donc pour m'en sortir je vais
commenter ça protagoniste par protagoniste ou de groupe par groupe.
On a la résistance, avec un Tigh mutilé véritable chien de guerre ou
plutôt chien de terreur à la tête des insurgés et qui doit sa
libération de prison à la prostitution de sa femme avec un responsable
cylon. Les actions manipulatrices malsaines d'Ellen faites par amour
pour son mari se retournent contre elle pour se retrouver prise au
piège d'une manipulation cylon beaucoup plus retors qui la place dans
une situation de collaboration avec l'ennemie. C'est scénaristiquement
superbement bien amené.
Avec l'aide de ces lieutenants Tyroll et Anders, Tigh durcit la
résistance en commanditant des attentats suicides dont l'escalade
glacent le sang de leur décision jusqu'à leur très efficace mise en
scène. Et on touche là un point essentielle de la thématique de
l'épisode. La frange conservative de l'audience qui voyait en BSG une
série de propagnande dans la lutte américaine contre "l'Axe du Mal" a
été trahi par l'inversement allégoriques des rôles qui pouvaient être
calqués sur l'occupation américaine de l'Irak entre identité de
l'occupant et identité de l'insurrection terroriste.
En brouillant ainsi les cartes, Ronald D.Moore montre qu'il ne cherche
pas à faire un parrallèle stricto sensus de notre monde contemporain.
Qu'il essaie juste de proposer une réflexion générale sur l'Humain sans
se référer à des événements historiques ou contemporain précis. Ainsi,
certainement très énervé que certains groupe néo-conservatifs aient pu
récupérer son oeuvre à des fins propagandistes, il fait un retentissant
pied de nez aux partisants de l'administration Bush, . C'était très
couillu et cela a certainement nuit au niveau d'audience du reste de la
saison.
Toujours sur New Caprica, il y a l'ex présidente Roslin très mal à
l'aise avec l'escalade prise par Tigh dans sa campagne de
destabilisation. De ce côté là, deux scènes de confrontation géniales.
D'abord la scène Baltar/Roslin dans les géôles cylons. Le toupet de
Baltar, la haine viscérale de Roslin envers son successeur, son
impossibilité d'être en désaccord sur la question des attentats
suicides, sa réluctance à être en accord avec lui sur ce point. Tout ça
mêler dans une seule scène. Chapeau!
Il y a aussi la scène Roslin/Tigh où ce dernier met en évidence
l'ambiguité de l'ex-présidente oscillant sans-cesse entre moralité
naïve et décision d'une froideur implacable suivant le contexte. Pour
Tigh il n'y a pas de poids de mesure.
Sur New Caprica, il y a bien sûr Baltar faible pantin aux mains des
cylons semblant dans un premier temps très détaché de sa fonction et de
ce qui se passe autour de lui (blasé certainement d'être la caution
légitime aux exactions cylon) jusqu'à ce qu'on lui demande la signature
de trop quand est prise la décision cylon de procéder à des exécutions
sommaires. Mais bien sûr piégé, la faiblesse de Baltar, son instinct
égoiste de survie dont il a fait preuve tout au long de la série - et
qui en fait un personnage si fascinant - ne peut que le pousser à
signer dans une scène d'une intensité asphyxiante. La force et la
complexité dramatiques shakespeariennes du personnage ne cessent de
m'enthousiasmer.
Sur les cylons, c'est aussi le panard. Toutes les scènes aux ils
débattent de leur politique d'occupation qui fait surgir d'importante
divergences de point de vue sont toutes savoureuses. Le cylon Cavil
interprété talentueusement par Dean Stockwell faisant preuve d'une
froideur cynique est particulièrement remarquable.
Intéressant de voir le procéssus décisionnelle cylon et de constater
qu'il n'y a pas uniformité d'opinion, on est loin du principe borg.
J'aime aussi beaucoup la position de Gaeta aidant la résistance en
secret (même d'elle) mais considéré entre autres par Tyrol comme un
collabo bon à pendre
Au sein de la flotte du Galactica, on s'entraine pour une opération de
sauvetage avec les faibles moyens logistiques et humains qu'il reste à
Adama. Son désir de partir au secours de Roslin et consort n'ecxéde que
son sentiment d'impuissance à mettre sur pied une opération au chance
de succès crédible.
Son obèse de fils qui s'est sérieusement laissé aller après
l'installation sur New Caprica s'oppose tout logiquement à son père
dans encore quelques scènes géniales. Bel argumentaire sur l'enjeu réel
de la décision suicidaire d'Adama d'y retourner: simplement,
dramatiquement,terrorisant... la survie de l'espèce humaine.
Un an et demi c'est long. On le mesure à la nouvelle relation qui s'est
tissée entre Adama et Sharon la cylon (bon OK, la prise de poids
d'Appolo est aussi un bon mètre étalon ) Encore beaucoup d'empathie
dans cette scène intimiste où le leader militaire ne trouve une oreille
attentive que chez un specimen de son pire ennemi.
A l'évidence les entretiens de ce genre ont été nombreux pour qu'Adama
lui fasse confiance en lui confiant un rôle important dans son plan de
sauvetage.
Mon commentaire fleuve se termine bientôt. Mais non sans parler de la
situation quasi surréaliste dans laquelle se retrouve Starbuck au prise
avec le cylon Leoben (qui doit sérieusement avoir un grain pour espérer
l'amour de Kara) dans une joute psychologique subtile dont on se
demande bien où elle peut mener. Les conséquences du séjour effrayant
de Starbuck sur Caprica se révèle enfin avec la présentation de sa
progéniture mi-cylone mi humaine. On savait qu'il se tramait quelque
chose dans le genre. Il restait à savoir quand cela allait survenir. Et
ben maintenant on dirait bien.
Ceci dit c'est la partie du scénario pour laquelle ont ne sait pas trop
bien où l'on veut nous amener. A dessein j'imagine.
Voilà c'est fini. Malgré la longueur je sais que je n'ai pas abordé
tous les éléments de cette intrigue très dense. Donc s'il y a d'autres
pan que vous voulez aborder, n'hésitez pas.
Vite la suite!
Ma note: 10/10 Du travail d'orfèvre. Une reprise qui exéde même mes
attentes très élévées suite au cliffhanger couillu de fin de saison 2.
--
Greg _________________ A+
Christophe Franchini - Univers Freebox - Rédacteur TV
https://christophefranchini.blogspot.com
--
Freebox HD - 17 mb/s - 28db
1468 m du DSLAM - sen89-1
Désolé...mais je n'ai pas lu le post jusqu'au bout parce que je n'ai pas vu cet épisode....je ne suis pas abonné à Sci Fi!!
Mais ça donne l'eau à la bouche!!
On a adoré les 2 premières saisons de BSG...et on attend avec impatience de pouvoir voir la 3ème...
C'est pour moi, la meilleure série de SF qui ait jamais été faite...d'ailleurs, dis-moi si je me trompe, mais il n'en existe pas de ce niveau...
bravo et Merci pour ton article!
cf4 (Auteur du topic), Posté le: Lun 16 Avr 2007, 12:06 Sujet du message:
10441070
Hello,
Ce lundi est jour de rediffusion de l'épisode 20/20 de la saison 2, plus le rappel de tout ce qui s'est passé depuis le début... A ne pas rater (j'ai enregistré, pas vu).
Sinon, dimanche 22, c'est Exodus (épisode 3x03 et 3x04). Donc les rediffs sont décalées d'une semaine...
Concernant le long article ci-dessus, il est signé de Greg, un fana de Star Trek (comme moi) ou de Studio 60 (comme moi) et fan total de BSG (ce que je ne suis pas encore, j'ai du mal...). Merci à lui ! _________________ A+
Christophe Franchini - Univers Freebox - Rédacteur TV
https://christophefranchini.blogspot.com
--
Freebox HD - 17 mb/s - 28db
1468 m du DSLAM - sen89-1
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum